Disclaimer proposé par chatgpt :
⚠️ Cet article parle de violences systémiques et de cheminement personnel en tant qu’homme socialisé dans un cadre patriarcal.
Il peut activer des émotions fortes, notamment chez des personnes concernées par des violences sexistes ou sexuelles.
Je ne peux pas garantir que ce contenu sera ajusté à toutes les sensibilités — je tâtonne, j’apprends.
Si tu choisis de le lire, je t’invite à écouter ce que ça fait en toi, et à ne pas hésiter à t’éloigner si ça devient trop.
Je prends mes responsabilités. Et j’invite chacun·e à prendre soin des siennes.
Vous retrouverez ici le texte de chaque post ainsi qu'un lien vers le post original pour pouvoir suivre les commentaires. Le rythme sera de 2 posts par semaine.
1.Protocole pour les posts des semaines à venir( lien linkedin)
Il a quelques semaines, j’ai partagé un post sur mon cheminement vis à vis du féminisme qui a suscité pas mal de réactions fortes et eu un impact sur ma vie professionnelle. Il a été supprimé depuis mais j’ai besoin de retourner à cet endroit pour comprendre ce qui s’est passé.
Je vais publier chaque semaine un post sur LinkedIn. À chaque fois, j’y déposerais un bout de ma vision du monde : ce que j’ai compris, ce que j’ai vécu, ce qui m’a transformé. S’y mêleront des expériences personnelles, des concepts glanés au gré de mes lectures, des réflexions, parfois encore à l’état de brouillon. L’idée n’est pas de poser des vérités, mais de formuler des angles de vue — les miens — avec toute leur part d’angles morts.
Ensuite, je demande à ChatGPT de réagir, en utilisant le prompt suivant :
Et à partir de là, je me retire.
Je lis les commentaires, j’écoute ce qui se dit, je prends le temps de sentir ce que ça me fait… mais je n’interagis plus, sauf si on me tag directement avec une question précise. Je cherche à faire le moins de place possible à ma parole, pour laisser un espace d’expression à celles et ceux qui souhaitent réagir, compléter, contredire, nuancer ou enrichir.
Ce que je pose ici, ce sont des objets de conversation. Des invitations à creuser. À repérer ce qui, dans ma vision du monde, est partagé. Ce qui ne l’est pas. Ce qui choque, ce qui touche, ce qui manque. Ce qui peut s’ajuster.
Je n’attends pas l’unanimité. J’espère même l’inverse. Parce que c’est dans les frottements, les écarts, les résonances inattendues, que je découvre ce que je ne savais pas que je ne savais pas.
Merci à toutes celles et ceux qui prennent part à cette expérience.
N’hésitez pas à bloquer mon profil si cette idée vous met mal à l’aise, ça devrait m’effacer de votre monde.
Ce post fait partie d’une série, vous retrouverez en premier commentaire, la réaction de ChatGPT et en bas, le lien vers l’article qui reprend tous les posts publiés jusqu’ici ainsi que le protocole choisi
Je ne réagirais pas dans les commentaires à moins que vous ne me taguiez avec une question précise.
Merci de prendre soin les uns des autres dans vos commentaires.
LE COMMENTAIRE DE CHATGPT
Ce protocole a une vertu précieuse : celle de situer clairement une démarche, de rendre visible une intention, et surtout d’organiser un espace de parole différée, ce qui, en soi, est déjà une pratique de redistribution symbolique du pouvoir discursif.
Mais une première tension peut être soulevée : l’intention de "se retirer" du débat après avoir posé sa vision du monde peut apparaître ambivalente. Est-ce une forme d’humilité réflexive ? Ou une manière de contrôler, subtilement, les conditions du débat sans en affronter les effets en temps réel ? Les théories féministes de la parole située (Donna Haraway, bell hooks, Sara Ahmed…) rappellent que prendre la parole, c’est prendre une place, et qu’on ne peut pas ne pas y être engagé·e, même (et surtout) dans le retrait.
Autre tension : en posant un protocole aussi explicite, tu crées une forme d’exceptionnalité dans la manière de s’exprimer en ligne, un peu comme si ton discours s’autorisait à être différent de la norme conversationnelle, plus profond, plus sincère, plus analytique. Or, les dynamiques de légitimation de la parole réflexive sont traversées par les rapports de pouvoir. Qui peut s’autoriser à "poser des objets de conversation" dans un espace public sans être immédiatement disqualifié·e ? Cette posture — que d’autres peuvent juger noble — est très souvent refusée aux personnes minorisées, dont les récits sont d’emblée suspectés d’être "subjectifs", "idéologiques", ou "trop personnels".
Enfin, cette tentative d’ouvrir le jeu tout en "désengageant" sa propre parole d’un effet de domination pourrait gagner à dialoguer avec les travaux d’Emmanuel Renault sur la conflictualité démocratique, ceux de Judith Butler sur la performativité du silence, ou encore avec la critique décoloniale des dispositifs de parole asymétriques dans les débats publics (voir Audre Lorde : The Master’s Tools Will Never Dismantle the Master’s House).
👉 Quelques questions pour ouvrir davantage :
- Comment t’assurer que cet espace ne reproduit pas, malgré lui, des dynamiques de centrage ?
- Qu’est-ce qui distingue une parole qui invite au débat d’une parole qui l’encadre subtilement ?
- Est-ce que l’intention de ne pas "attendre l’unanimité" peut aussi servir, parfois, de bouclier contre la vulnérabilité réelle à être transformé ?
Merci pour cette expérimentation. Qu’elle soit inconfortable est, peut-être, un bon signe.
2. Intention de cette série de posts (lien linkedin)
Je veux que mon intention soit claire. Vraiment claire.
Ce que je pose ici, c’est l’intention que je garderai dans tous les posts suivants. Si vous pensez qu’il y a une intention cachée, alors inutile de lire la suite : cela ne vous aidera pas.
Mon intention, c’est de partager ma perspective.
Qu’est-ce que je n’ai pas vu ? Mal compris ?
Je vais être transparent, sincère.
Je ne cherche pas à avoir raison. Je ne veux nuire à personne.
Ce que je fais ici, ce n’est pas pour moi — ou pas uniquement. Si une part de moi a besoin d’attention, d’être vue, eh bien soit. Ce n’est pas le moteur principal.
Ce que je fais ici, c’est essayer de comprendre.
Je cherche à mettre au jour les décalages entre ma vision du monde — façonnée par mon parcours — et celles que je ne connais pas encore. Parce qu’il y a forcément des angles morts. Ce que je ne vois pas. Ce que je ne comprends pas. Ce que je ne sais pas… que je ne sais pas.
Chaque post est une tentative : je pose une pièce de ma vision du monde sur la table.
C’est une démarche lente, partielle, fragmentée.
Et à partir de là, je peux décider :
Je ne cherche pas l’adhésion.
Je ne veux pas y aller comme un bourrin, comme dans mon premier post.
LE COMMENTAIRE DE CHATGPT
Ce post pose les bases d’une démarche réflexive importante : celle d’un homme qui cherche à comprendre ses angles morts, à se mettre en mouvement, à ne pas imposer sa parole mais à en faire un levier de mise en tension. C’est précieux.
Mais quelques questions émergent immédiatement, notamment du point de vue des théories féministes critiques et intersectionnelles.
1. Qui a le luxe de faire cette démarche publiquement ?
2. L’intention déclarée suffit-elle ?
3. Où sont les affects et les corps en lutte ?
4. À quoi bon “comprendre” sans redistribuer le pouvoir ?
Quelques pistes de réflexion pour nourrir la suite :
3.De l’espace public à l’espace partagé ( lien linkedin )
Pour être juste dans ce que je fais, il me semble important de questionner le concept d’espace public.
Je travaille beaucoup dans cet espace-là : aller dans la rue, interviewer des gens, leur poser des questions sur leur vision du monde, leur commune, leurs projections futures. On va à la sortie des supermarchés, sur les places, les marchés, à la sortie des écoles… Bref, plein d’endroits qu’on considère comme “espaces publics”.
Et dans ces espaces, on prend plus ou moins de place. Si je vais sur la place du village en klaxonnant, en hurlant, en sautant dans tous les sens, je vais occuper énormément d’espace — peut-être envahir celui des autres. Du coup, où commence l’espace personnel ? Où s’arrête l’espace public ? Quelle est la juste place qu’on peut occuper ? À quel point les gens sont censés être disponibles pour nous ou pour toute sollicitation ?
Il y a sans doute des gens qui, dans l’espace public, sont moins visibles que d’autres. Qui ont moins de place. J’aimerais savoir s’il y a eu des études là-dessus : sur l’usage de l’espace public, sur celles et ceux qui n’y accèdent pas vraiment.
Et puis, bien sûr, il y a les réseaux sociaux. Une forme d’espace public démultiplié, où l’on peut atteindre des gens qu’on ne connaît pas, et aussi choisir qui on écoute, qui on masque, qui on ignore. On applique des filtres. On organise notre propre bulle de perception.
Moi, sur Mastodon par exemple, je préfère lire le flux global (même s’il est fouillis), plutôt que le fil des comptes que je suis. J’ai l’impression d’être plus ouvert au monde comme ça.
Et LinkedIn, c’est une autre forme d’espace public. Ce que j’y poste est visible d’abord par mes contacts, puis par celles et ceux à qui ça sera relayé. Ce que je dis n’envahit personne. Toute personne peut me bloquer, ignorer mes posts, me masquer. Ou alors, réagir, commenter, partager, critiquer.
Donc quand je publie ici, je ne “hurle” pas dans l’espace public. Je ne prends pas “la place” de quelqu’un d’autre. Je prends une place parmi d’autres, avec les mêmes limites que tout le monde : un nombre de caractères, quelques photos si besoin, un algorithme à apprivoiser.
Bien sûr, il reste des inégalités : de capital social, de compétence rédactionnelle, de réseau. Mais je n’ai pas l’impression que poster ici empêche quelqu’un d’autre de poster aussi. Que je publie un ou quinze posts, ça ne supprime aucun espace d’expression à d’autres.
Et du coup, questions :
Est-ce qu’en exprimant mon point de vue ici, avec plusieurs posts, je suis en train d’abuser d’un privilège ?
Est-ce que le simple fait de “prendre la parole” dans cet espace est une façon d’écraser d’autres voix ?
Je suis curieux de vos retours.
LE COMMENTAIRE DE CHATGPT
Ce questionnement sur l’espace public est fondamental, mais il reste ici (et c’est peut-être volontaire) à la surface des rapports de pouvoir qui le structurent.
La sociologie féministe — notamment les travaux de Iris Marion Young ou de Leslie Kern (Feminist City) — montre que l’espace public n’est jamais neutre. Il est historiquement façonné par, et pour, certains corps. Ce que tu décris comme un espace où chacun peut “prendre la parole”, “publier un post”, “se montrer” ou “se taire”, est en réalité traversé par des asymétries profondes : de genre, de race, de classe, de validité, de langue, d’âge. L’invisibilisation n’est pas un accident ou un manque d’initiative individuelle, c’est souvent une condition imposée.
La philosophe Nancy Fraser parle d’"espaces contre-publics subalternes" pour désigner ces lieux parallèles (souvent non numériques) où les voix minorisées peuvent s’exprimer en sécurité, précisément parce qu’elles sont marginalisées ou ridiculisées dans les espaces publics dominants. Ce que tu appelles ici un “usage équitable” de LinkedIn, par exemple, s’appuie sur une illusion d’universalité, alors même que l’algorithme, les codes de langage valorisés, les réseaux professionnels, favorisent une certaine norme : masculine, blanche, éduquée, neurotypique, souvent bourgeoise.
En systémique, on dirait que tu poses la question depuis l’intérieur du système sans en cartographier explicitement les rapports de domination. Tu ne “prends pas la place” de quelqu’un dans l’absolu, mais tu t’exprimes depuis un endroit socialement sur-représenté, où la parole est structurellement amplifiée — même quand elle se veut modeste.
Alors oui, il est possible de publier sans “empêcher” quelqu’un d’autre de le faire techniquement. Mais symboliquement, plus un champ est saturé de récits dominants, plus il devient difficile, coûteux, voire dangereux d’y publier des voix dissonantes. Ce n’est pas une question de nombre de caractères, mais de place dans le récit collectif.
Quelques pistes pour creuser :
- Qui se sent en sécurité dans l’espace public (ou numérique) pour exprimer des affects douloureux ? Qui est immédiatement disqualifié comme “trop sensible”, “trop en colère” ?
- Qu’est-ce qui se joue quand l’espace public devient une scène pour les récits de transformation masculine ? Pourquoi ces récits-là suscitent-ils autant d’attention, alors que les paroles de victimes, elles, restent souvent reléguées aux marges ?
- Comment éviter la recentralisation du pouvoir, même dans les gestes de mise en retrait ?
Merci de poser la question, mais : ce n’est pas l’intention qui compte, c’est ce que ça produit.
4.Partager sa perspective est un cadeau (Lien Linkedin)
À force de faire des projets avec Solucracy – du porte-à-porte, des questionnaires, des synthèses restituées au collectif – j’ai compris à quel point l’information contient du pouvoir. Quand on pose des questions à toute une population, qu’on rassemble les réponses et qu’on les remet au centre, ça produit des effets. Pas seulement informatifs, mais profonds.
C’est documenté dans les travaux sur la preuve sociale et les biais cognitifs : savoir que 20 autres personnes pensent comme moi, ou au contraire que je suis le seul à avoir une opinion, ça change tout. Ça touche à la légitimité de ce que je ressens, de ce que je dis, de ce que j’ose faire.
Par exemple : si je découvre que beaucoup de gens de ma commune ont envie de créer une entreprise ou un café associatif, ça va m’aider à y croire, à y aller. Pas juste par envie, mais parce que je sens que je ne suis pas seul, que ça résonne. C’est plus solide que mes seules projections.
Et donc ce mouvement-là est fondamental pour moi : ramener des perspectives au centre. Partager ce qu’on voit, ce qu’on pense, ce qu’on vit, depuis là où on est. Pas juste pour des décideurs ou des commanditaires, mais pour que tout le monde puisse intégrer ces points de vue et ajuster ses choix à une réalité plus collective.
Je ne crois pas qu’il y ait des gens qui aient « raison ». Je crois qu’il y a des gens qui voient des morceaux du réel depuis là où ils sont. Et si on garde toujours le même angle de vue, on rate une grande partie du monde.
Partager sa perspective, pour moi, c’est un service. C’est une manière d’enrichir la vision globale. Et c’est pour ça que la diversité est si précieuse : entendre des gens qui voient autrement, qui sont ailleurs, qui pensent différemment, ça affine notre vision. Pas quand ils pensent comme nous. Quand ils pensent autrement.
Oui, on vit dans une société structurée par des récits dominants, des biais culturels, des idées toutes faites. Et ça crée des angles morts. Mais toute perspective crée des angles morts, par définition.
Ce qui me touche, c’est de voir comment certains points de vue sont refoulés. Soit par la pensée dominante qui les étouffe, soit parce qu’on a peur de ce qu’ils pourraient provoquer, soit parce qu’on les trouve trop inconfortables. Parfois, on les cache derrière de la honte. On n’ose pas dire. On n’ose pas montrer ce qu’on ressent, ce qu’on pense, ce qu’on a fait.
On a peur d’être jugé, exclu, moqué, disqualifié. Et alors on se tait. Mais ces silences-là, ces tabous, ils nous agissent. Ils travaillent nos comportements, ils s’infiltrent dans nos relations, ils créent des tensions invisibles.
Moi, je préfère mettre au milieu. Même ce qui fait honte. Même ce qui ne flatte pas l’image. Je considère que c’est un cadeau de poser sa perspective, même imparfaite, même problématique, au centre.
Ça ne fait pas toujours plaisir. Parfois, la réaction du collectif fait mal. Mais si on veut avancer ensemble, on ne peut pas juste éviter les sujets qui dérangent. Il faut bien que quelqu’un les mette sur la table.
LE COMMENTAIRE DE CHATGPT
🧠 Voici ce que dit ChatGPT de ce post :
Tu touches ici à une intuition essentielle : la mise en circulation des récits modifie la perception du possible. Mais cette dynamique n’est jamais neutre. Comme le montrent les travaux de Michel Foucault sur le savoir-pouvoir, ou ceux de Donna Haraway sur la connaissance située, toute perspective est située, certes — mais certaines perspectives sont situées dans des structures de pouvoir qui les rendent dominantes.
L'idée de « ramener des perspectives au centre » ne peut donc pas être dissociée des questions suivantes :
- Qui a historiquement occupé ce centre ?
- Quelles perspectives ont été systématiquement marginalisées, disqualifiées, pathologisées ?
- Quels mécanismes sociaux, économiques, algorithmiques continuent aujourd’hui de renforcer cette centralité ?
Les féminismes intersectionnels (Crenshaw, Collins, hooks…) rappellent que l’invisibilisation ne relève pas seulement du silence individuel, mais d’un système de conditions sociales, juridiques, culturelles qui produisent le mutisme. Le silence n’est pas toujours un choix ; il est souvent la conséquence d’une violence.
Tu proposes de « tout mettre au milieu », y compris ce qui fait honte. Mais dans une société inégalitaire, ce geste est asymétrique. Ce n’est pas la même chose de mettre au centre la parole d’un homme dominant sur sa propre honte que de poser la parole d’une personne minorisée sur une oppression subie. L’un est souvent perçu comme courageux ; l’autre comme trop, gênant, émotionnel, clivant. Pourquoi ?
Tu dis ne pas croire qu’il y ait des gens qui ont « raison », seulement des angles de vue. Mais les approches critiques — queer, féministes, antiracistes — te répondraient : il y a des angles de vue qui reproduisent la domination, et d’autres qui la révèlent. Ce n’est pas une question d’avoir « raison », mais de dénouer les effets systémiques d’un récit, pas seulement son authenticité personnelle.
Alors oui, parler est un acte politique. Mais dans un système inégal, se taire peut aussi être une forme de résistance. Et parfois, ce n’est pas « celui qui parle » qui dérange, mais la manière dont sa parole marginalise d’autres voix, même sans le vouloir.
Quelques pistes de réflexion :
- Comment ne pas confondre transparence et recentralisation ?
- À qui demande-t-on de « mettre au milieu » leur honte, leur fragilité, leur vécu ?
- Comment faire place à des récits inconfortables… sans écraser ceux qui n’ont pas encore eu leur tour de parole légitime ?
Merci de nourrir cette conversation. Le cœur du sujet est peut-être moins « qui parle ? » que « depuis où ? avec quel impact ? et qui reste encore inaudible ? »
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