lundi 26 août 2019

Changer le monde ? Quel manque d'ambition !



Ou comment utiliser consciemment notre pouvoir.


Une leçon par un gros con arrogant qui croit tout savoir.

Le monde change déjà, à chaque instant. Dire qu'on essaie de changer le monde revient à dire qu'on essaie d'appliquer l'attraction terrestre.
Des dynamiques sont lancées, des choses poussent, des choses meurent, tout est déjà en mouvement. Tout change déjà.

Bon ok, alors on va construire un nouveau monde.

Un nouveau monde ? Mais pourquoi faire ? Et pour le mettre où ? On aura jamais la place, on a pas fini de cramer celui ci.

On a déjà changé le monde. Plein de fois. Et on le fait sans arrêt, mais pas forcément consciemment. On ne mesure pas forcément la puissance de nos petites actions quotidiennes, les impacts et conséquences de nos actes, ou de nos inactions.

Le monde change de lui-même. Il avance dans une certaine direction, notre pouvoir réside non pas dans notre capacité à changer le monde, mais à influencer la direction dans laquelle il évolue.

C'est très important d'introduire cette notion de mouvement.

Parce que maintenant, on va pouvoir danser.

L'inaction


Le fait de ne rien faire est un pouvoir, c'est une manière de commenter le présent. J'accepte cette situation, je suis en accord avec elle et donc je la laisse se dérouler.
C'est la voie de moindre résistance, la plus facile, la moins énergivore mais pas forcément la moins douloureuse ou la plus agréable.
C'est une manifestation du pouvoir très utile pour manipuler les masses, cela donne beaucoup de force à ceux qui ont décidé de prendre le contrôle sur la situation.
Ne rien faire laisse la voie libre à ceux qui font. Ne rien faire valide que ceux qui font ont raison.

Des passagers du métro qui regardent quelqu'un se faire agresser passivement utilisent leur pouvoir d'inaction pour dire à l'agresseur qu'ils soutiennent ce qu'il fait.

Bloquer/résister


Ce pouvoir se manifeste de plusieurs manières. Il s'agit ici d'aller contre le courant, de rendre difficile, de dépenser de l'énergie pour que l'action engagée soit moins facilement réalisable.
Par exemple, si un enfant se fait racketter à l'école, s'il donne un coup de pied à son agresseur, même si ça n'empêche pas qu'il se fasse racketter, il aura augmenté la douleur liée à cette action particulière.
Il est également possible de résister ou de bloquer uniquement avec son corps.
Souvent, on n'empêche pas l'action de se réaliser, mais on la rend plus difficile, moins rentable, plus chronophage, plus énergivore, on définit une autre route pour la voie de moindre résistance.

Par exemple, les personnes qui se moquent de Greta Thunberg, soutiennent qu'elle est manipulée, mettent en lumière ses contradictions etc... rendent le chemin plus difficile pour tous les adolescents qui voudraient se lancer sur cette voie.

Et parfois, une simple action de résistance ou de bloquage suffit à faire basculer une situation pour transformer une voie de moindre résistance en mur infranchissable.




Accompagner/faciliter


Il s'agit ici d'associer notre énergie à un mouvement déjà lancé, déjà en place, soit pour enlever les obstacles et libérer la voie, soit pour donner encore plus de puissance à ce mouvement.

il peut s'agir d'une signature sur une pétition, d'un encouragement, de quelques heures de travail, d'un financement ou d'un mouvement physique réel



Pourquoi je divagues là dessus ?


Nous avons tout ces pouvoirs et nous les exerçons chaque jour de manière consciente ou non.
J'aimerais vous inviter à vous interroger à la manière dont vous les utilisez. A chaque instant, vous utilisez votre pouvoir pour influencer la direction dans laquelle notre monde se dirige. Est-ce que cette direction correspond à votre intention ?
Dans quelles proportions les utilisez-vous pour emmener le monde dans une direction qui vous convient ?
A chaque moment, a chaque instant, chaque choix, chaque non-choix ?

Notre vie est faite d'une somme d'arbitrages, nous avons tous un réel pouvoir sur le monde et nous l'utilisons, qu'on le veuille ou non. Si vous décidez de fuir tout ça en vous suicidant, vous exercez votre pouvoir sur votre entourage.

C'est important pour moi parce que nous sommes dans une période où beaucoup de gens passent de l'inaction aux autres formes d'expression de leur pouvoir.

Certaines personnes se disent : bon, là la situation est vraiment trop négative, je vais devoir m'y mettre sinon on ne va pas y arriver.

Et une erreur fréquente est de se dire que si on en est là, c'est que tout ce qui a été fait jusqu'à présent ne fonctionne pas.
Ce n'est pas vrai. La direction du monde a été influencée de nombreuses fois, elle l'est encore, mais les forces opposées sont devenues plus puissantes.

Au niveau individuel, la résistance et le blocage peuvent avoir beaucoup d'effets, mais, à mon avis, au niveau collectif, la véritable puissance réside dans le fait de rejoindre les courants existants, d'énergiser, de pousser ce qui existe déjà.

Si vous voyez une dizaine de gens qui tentent de casser un mur, vous pouvez vous dire qu'ils n'ont pas réussi donc il faut faire différemment ou attaquer à un autre endroit, ou vous pouvez apporter votre force pour casser le mur plus rapidement.

Je ne dis pas qu'une action ou l'autre est fausse, mais qu'il faut bien réfléchir avant.

Parce que si vous attaquez un autre pan de mur, peut-être que certaines personnes de l'autre groupe vont vous rejoindre, et que tout ce que vous aurez accompli sera de rendre la tâche plus difficile pour les premiers, ou que le fait même d'attaquer un autre pan du mur va être ressenti comme une invalidation du travail déjà fourni.

Et pourquoi une danse ?

Ben parce que dans le mouvement continu de la vie, il ne tient qu'à vous de pousser, de bouger, de booster, de faire des pauses, de vous asseoir pour bloquer ou de laisser passer ce qui doit passer, à chaque petite action, chaque choix, chaque habitude.

Il s'agit d'utiliser notre pouvoir en conscience pour nous assurer que le monde prend la bonne direction.

Bon je vous laisse, je vais chier dans de l'eau potable.

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