jeudi 3 octobre 2019

Dernier espoir ?



Elle avait trouvé l'équilibre parfait. La danse idéale qui permettait à toutes ces petites bêtes de s'épanouir.

Les animaux inspiraient de l'oxygène et rejettaient du CO2, et les plantes inspiraient du CO2 et rejetaient de l'oxygène. La vie se nourrissant de la vie. La nature était heureuse.

Elle sentait toute cette vie grouiller sur sa surface, la chatouillant, la grattouillant, la caressant, inspirant grâce aux arbres et aux océans, expirant grâce aux animaux.

Un cycle magique, un écosystème harmonieux qui durait depuis des milliers d'années.

Un beau jour, certains animaux décidèrent qu'ils ne voulaient plus appartenir à ce système, qu'ils voulaient le contrôler, se l'approprier. L'exploiter.

Peu à peu, il le transformèrent pour le mettre à leur service, inventèrent le béton, le bitume pour se séparer le plus possible de la nature. Dormir dans la forêt ne suffisait plus.

Ils découvrirent l'énergie et l'utilisèrent pour fabriquer de la lumière. Celle du soleil ne suffisait plus.

Ils dépensèrent de l'énergie pour se déplacer plus vite. Leurs propres corps ne suffisaient plus.

Et peu à peu, ils créèrent un déséquilibre, et s'étant tant déconnectés de la nature, ils n'entendirent pas ses avertissements.

Ils se multiplièrent, exploitant tout à leur avantage, coupant les arbres pour construire plus de maisons, pour fabriquer de la chaleur, coupant les plantes et tuant les animaux pour se nourrir, sans se rendre compte de leur impact.

L'équilibre était rompu. Il n'y avait plus assez de plantes pour inspirer le CO2 produit par ces animaux trop nombreux, le bitume et le béton empêchaient la nature de respirer, asphyxiant le système tout entier.

Dans leur course folle pour plus de vitesse, de chaleur, de lumière et de béton, ces animaux déconnectés allaient tuer leur monde entier.

La nature tentait pourtant de les rappeler à elle, de les reconnecter en envoyant tous les avertissements possibles, appelant à l'aide. Mais ils n'entendaient pas, ne voulaient pas entendre, trop loin d'elle.

Sauf pour certains d'entre eux.

Leurs enfants.

Car ces animaux déconnectés naissent connectés, cela prend beaucoup de temps, d'effort et de souffrance pour se détacher de la nature. Et c'est très difficile de faire marche arrière, ou de se dire qu'on a souffert pour rien.

Leurs enfants, eux, n'ont pas encore vécu cette souffrance, mais ils entendent les appels à l'aide de la nature, si forts, si puissants, si évidents qu'ils ne comprennent pas pourquoi leurs parents les ignorent.

Mais la nature, elle, le sait. Que la seule chose qui la relie encore aux animaux déconnectés, c'est leurs enfants.

La seule question qu'elle se pose est : Que vont décider les enfants ? Suivre leurs parents et se déconnecter ou les aider à se reconnecter à elle ?


(petit texte écrit pour Citoyens pour le Climat)

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