Issaka, main tendue, assis sur le trottoir
Le regard vide, une larme coule sur sa joue noire
Car la France, terre d’accueil, a détruit ses espoirs
Anéantit ses chances d’échapper à l’Histoire.
Jacinto, quant à lui, erre sans destination
Dans une main un archet et dans l’autre son violon
Dans sa famille depuis quatre générations
La musique est pour lui une vraie obsession
Et au détour d’une rue, leurs deux regards se croisent
Issaka se demande pourquoi cet homme le toise
Là Jacinto s’arrête, épaule son instrument
Et de mouvements agiles, lance un air entraînant
Le visage du Malien s’éclaire d’un sourire
Il remarque les passants que la musique attire
Il se lève et attrape un couvercle de poubelle
Ponctuant l’air tzigane, envoûtant la ruelle.
Les badauds malgré eux, se laissent ensorceler
Et des dizaines de gens en foule se sont massés
Car il est bien connu pour les vrais amateurs
Qu’il n’existe en CD pas de musique du cœur
Nomades et sans-papiers à la fois sans patrie
Sont aussi citoyens d’innombrables pays
Ecoutez leur musique car c’est là qu’est caché
Le secret d’une vie que nous avons reniée.
Ce(tte) œuvre est mise à disposition selon les termes de la Licence Creative Commons Attribution - Partage dans les Mêmes Conditions 4.0 International.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire