Cher Jim,
Xtiane m’a demandé quel genre de texte je t’écrirais et, après mûre réflexion, la réponse est aucun. T’avais qu’à me donner un thème et peut-être que t’aurais eu un texte à toi.
Mais bon, puisque je te tiens, on peut parler un peu quand même. D’abord, merci à toi et à ton groupe pour votre musique, elle m’a accompagné dans pas mal d’excellents moments de ma vie. Je me souviens au Canada, (Brantford, ON pour être plus exact), nous étions au bord d’une petite falaise, à fumer des pétards ( ben oui, ta musique sans un petit pétard, c’est un peu comme essayer de jouer du Mozart avec un orchestre composé uniquement de triangles ). C’était un soir de Juin et un poste à piles diffusait Morrison Hotel, nous discutions de choses et d’autres avec mes amis de là-bas quand, à la tombée de la nuit, toute la vallée s’est emplie de lucioles. Je te laisse imaginer, une vallée pleine de ces insectes clignotants flottant dans l’air pendant que tu joues INDIAN SUMMER, un vrai moment de magie (avec les drogues que tu prenais à l’époque, je pense que t’aurais fait une attaque tellement c’était beau). Bref, ce souvenir restera à jamais dans ma mémoire.
Mais parlons plutôt de ton époque, le temps où vous prôniez tous l’amour, la liberté en prenant joyeusement de la drogue fournie par vos universités. La vache, tu verrais le changement. Maintenant on prône la violence et notre liberté s’effrite peu à peu sous prétexte que nous ne somme pas assez responsables pour nous gérer nous-mêmes, pendant que les étudiantes se prostituent pour payer leurs études . Alors que vous preniez du LSD tous ensemble à Woodstock en dansant sur les meilleurs groupes du moment, on se retrouve avec des gars qui dansent la tectonique sur du hardcore industriel ( pour te situer c’est un peu comme un mélange de fraises de dentiste, de marteau piqueur et de disqueuse), déchirés à l’extasie et cernés par des gendarmes.
Le sexe, on en parle même plus, le fait que le SIDA aie fait son apparition est déjà bien triste mais en plus c’est devenu un argument de vente, comme le bonheur, la paix de l’esprit, l’amour et tout ça.
Je t’en veux un peu quand même, t’as trop abusé sur la drogue. Bon je suppose que t’en as bien profité, et puis vu le nombre de limites qu’on nous fixe, on deviendrait complètement fous si d’un seul coup on en avait plus une seule. Quelque part, t’as bien fait de mourir, vu comment le monde a tourné, tu te serais probablement suicidé de toute façon.
T’es mieux là où t’es. Et pis nous, on a tes chansons, ça aide à faire passer les mauvais moments.
Et nous on est là comme des cons, WAITING FOR THE SUN.
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