dimanche 12 novembre 2023

Quelle est la posture juste pour accompagner les territoires ?



Pourquoi ce texte ?

Lors de notre dernière résidence a émergé un questionnement sur mon intention réel dans ce que je fais. Tout le sens de mon action a disparu, donc je regarde maintenant les morceaux pour découvrir ce que je vais bien pouvoir faire avec.

Croyances/convictions/présupposés

Voilà les croyances sur lesquelles je vais baser la suite de ma réflexion. Elles font partie de ma vision du monde et ne semblent pas s'être effondrées avec le reste, alors je les repose là. Il va falloir que vous fassiez semblant d'être d'accord avec moi sur ça pour pouvoir suivre le reste.

- La manière dont s'est organisée notre espèce détruit de plus en plus rapidement les conditions nécessaires à notre survie sur cette planète.
- Les probabilités qu'on arrive à inverser tout ça sont très faibles et en même temps, tant que l'écran n'affiche pas Game Over, je continue à jouer en utilisant au maximum mon temps pour contribuer à l'effort collectif de changement, soit en agissant directement, soit en expérimentant et en me documentant pour mieux comprendre la situation actuelle.
- Ce changement est indispensable, doit être rapide et arriver avant les conséquences de nos actions.
- Pouvoir et responsabilité sont les 2 facettes d'une même pièce.
- Le pouvoir ne doit pas rester concentré trop longtemps au même endroit, et surtout pas chez ceux qui n'agissent pas leurs décisions.
- Il y a des pistes à creuser en faisant le parallèle entre le fonctionnement d'un individu, d'un groupe/organisation et d'un système humain territorial
- La majeure partie des êtres humains sont en mesure d'exprimer leur souffrance et leurs besoins, même si ce n'est pas toujours écouté ou entendu.
- La souffrance et les besoins du reste du vivant n'est pas, selon la vision du monde dominante actuelle, pertinente ou utile à prendre en compte.
- Il n'y a pas de vilains méchants qui s'organisent pour nous pourrir la vie. Il n'y a que des gens qui cherchent à se faire du bien, et font de leur mieux avec leurs moyens limités et leur compréhension partielle du monde.

C'est aussi bourré de raccourcis et pas sourcé pour un sou.

La souffrance est mal répartie.

Si je met ma main sur une plaque chauffante, je vais la retirer le plus rapidement possible en ressentant la douleur.
Si je met votre main sur une plaque chauffante, je ne ressentirais pas cette douleur directement et pourrais potentiellement attendre que vous l'exprimiez avant d'agir.
Si le chef d'une organisation prend une décision qui mène à poser la main de tous ses employés sur des plaques chauffantes, il peut s'écouler un temps assez long avant que le signal lui parvienne.
Si vous posez un poisson vivant sur une plaque chauffante, ce signal ne vous parviendra jamais.

Les systèmes humains ne sont pas dotés de systèmes nerveux. Il n'existe que très peu de canaux de transmission entre la personne qui prend une décision en haut de la pyramide et les personnes qui subissent/implémentent cette décision et ressentent le signal de douleur. Il n'en existe quasiment aucun entre une organisation et le reste du vivant.

L'empathie pour ressentir le monde au-delà de son corps.

L'empathie permet de se projeter dans l'expérience de quelqu'un d'autre et d'intégrer son ressenti et sa douleur potentielle à notre vision du monde. Si j'imagine ce que ça ferait de mettre votre main sur une plaque chauffante, je vais comparer cette expérience à la mienne, imaginer la douleur et potentiellement décider de ne pas le faire. Ca présuppose que je pense que vous fonctionnez comme moi. Vous n'êtes pas un poisson vu par la vision dominante du monde actuelle : un truc qui se bouffe et ne souffre pas.

Un patron qui essaie de se mettre à la place de ses employés va également pouvoir éviter de les mettre dans des situations difficiles.

Mais l'empathie ne suffit pas : Parfois, les projections que je fais à partir de mon point de vue sont fausses, et mon action ou inaction vont quand même générer de la souffrance. Il s'agit donc de confirmer mes suppositions avant d'agir avec les personnes concernées, ou mieux, de leur laisser l'espace nécessaire pour décider elles-mêmes si elles souhaitent mettre leur main sur la plaque chauffante

Par exemple, si je me rend compte que mon voisin se fait battre par sa femme, je peux éventuellement empêcher sa femme de le frapper à l'instant T, mais il ne m'appartient pas de lui faire quitter sa femme, détruire son équilibre de vie et le mettre dans une situation subjectivement plus douloureuse pour lui. Si cette situation lui convient, c'est son choix. Je peux lui proposer du soutien s'il souhaite faire un choix différent, mais c'est tout.

Ecouter et entendre l'expression de la souffrance

En partant de là, si on construit des organisations qui sont en mesure de capter, d'entendre et de réagir à l'expression de la souffrance, et que les individus en souffrance sont en mesure de l'exprimer au bon endroit pour susciter cette réaction, on devrait être pas mal ?
Et ben ça, c'est la gouvernance partagée et la gestion par tensions. Une approche plus sensible et beaucoup plus adaptative pour concevoir le fonctionnement des groupes d'humains. (oui, oui, je raccourcis)

Tout ça c'est très bien pour un groupe d'humains qui est en mesure de communiquer selon nos codes, notre langage, etc...

Un pré-requis important est de comprendre la culture locale pour exprimer sa souffrance au bon endroit et enclencher les processus collectifs. (indice : refaire le monde dans un bar n'aura pas d'impact, apparemment le reggae n'en a pas trop non plus)

Mais comment ça se passe pour un dauphin ? Une forêt ? Un essaim d'abeilles ?
Peut-être qu'ils sont parfaitement aptes à exprimer leur souffrance entre eux, mais avec nous ?

Du coup, on ne peut se baser que sur notre empathie et notre vision d'eux pour essayer d'extrapoler s'ils sont en souffrance ou pas. Et donc qu'est-ce qui est juste ? Est-ce qu'on se retrouve dans le même cas qu'avec l'homme battu ? Est-ce qu'eux ont vraiment le choix ?

Est-ce qu'on doit infantiliser le reste du vivant de ce point de vue là ? Juste pour être sûr ? Est-ce qu'on a le droit d'intervenir ? Le devoir ?

Comment vous voler votre pouvoir d'agir ?

Il y a plein de manières de vous retirer votre pouvoir d'agir, je vais essayer d'en citer quelques unes, mais la liste est loin d'être complète, je peux :

- Accepter les responsabilités que vous voulez me donner
- Concevoir des processus tellement compliqués que vous ne parviendrez pas à les respecter et finirez par vous décourager
- Faire à votre place (vous sauver)
- Vous donner de fausses informations, voire ne pas vous en donner du tout (comme ne pas communiquer sur un problème qui vous impacte)
- Vous noyer d'autres activités qui accaparent votre temps.

Les postures

La posture est la manière dont je vais me positionner par rapport à vous dans mon action.
Je peux prendre une posture de : (définitions non contractuelles et faites à l'arrache)

-Sachant : Je sais quelque chose que vous ne savez pas ce qui me rend supérieur à vous dans ce contexte, je peux vous l'apprendre et prendre une posture de formateur ou utiliser cette connaissance dans votre équipe projet en prenant une posture d'expert
-Coach : Vous m'avez confié un objectif que vous souhaitez atteindre et je vais vous challenger, vous pousser, à trouver vos ressources internes pour tendre vers cet objectif vous même
-Soutien : J'ai des ressources, et je les mets à votre disposition pour vous aider à atteindre votre objectif
-Facilitateur : Plutôt adapté pour un groupe, je vais créer un cadre de sécurité et animer un processus que vous traverserez pour atteindre l'objectif que vous m'avez confié.

Signaler ne suffit pas pour faire bouger

Si je vous dis "arrêtes de prendre ta voiture, ça pollue", vous allez me dire "j'en ai besoin pour aller au boulot et je veux pas faire mourir de faim ma famille". Quand on demande au cerveau de ne pas faire quelque chose, ou qu'on appuie sur quelque chose qui ne va pas, on ne fait qu'ajouter de la souffrance.
Les gens vont dire "Oui je sais, mais je sais pas comment faire autrement" et on va juste les rappeler à leur situation désagréable sans ouvrir de porte de sortie. Soit on change de situation, soit on change la situation, mais on ne peut pas juste arrêter de situationner....

La posture juste pour accompagner un système territorial humain


Intention réelle et intention cachée


Voilà. C'était important pour moi de partager toute cette partie de ma vision du monde avant d'en arriver là. Comme ça, vous pourrez me dire sur quel bout vous n'êtes pas d'accord au lieu de tout rejeter en bloc.

Voilà la vision, la mission et la raison d'être de Solucracy :
- Nous souhaitons offrir à tous la possibilité de s’exprimer et de s’impliquer dans une société qui répond à leurs véritables besoins
- Nous rêvons d’un monde où les citoyens sont confiants dans leur pouvoir d’agir et contribuent collectivement à l’amélioration de leur société
- Nous croyons qu’une démarche de participation citoyenne sincère doit combler les distances qui la sépare de chaque habitant quelles qu’elles soient

Vous remarquerez que l'utilisation du mot "offrir" est une manière subtile de retirer le pouvoir d'agir :-) : Si on l'offre, ça veut dire qu'on l'a, alors que c'est pas le cas. Va falloir qu'on corrige.

Une fois que c'est dit, il y a mon interprétation de ces phrases. Et l'intention que je met là est de créer un système nerveux au niveau du système territorial humain pour que les tensions puissent être écoutées et entendues, et que le système puisse évoluer pour qu'elles disparaissent.

On a créé une méthode pour ça. Nos étapes étaient trop rigides pour s'adapter à chaque territoire, alors on est en train de bosser sur une nouvelle version qui fonctionne plus sous forme de principes mais l'idée reste la même pour moi.

Mais personne en veut. Comment voulez-vous qu'une collectivité vienne nous voir et nous demande "Vous pourriez nous aider à construire un système nerveux pour notre commune pour qu'on puisse s'adapter plus rapidement à toutes les crises qui arrivent et diminuer la quantité de souffrance qu'on génère ?"

Alors on répond à des marchés publics. On tord un peu ce qu'on fait pour que ça rentre dans les cases des analyses de besoins sociaux, d'accompagnement à la concertation, etc...

Mais quand on remporte un marché, l'intention reste la même, et de mon côté, j'essaie de déborder de toutes les manières possibles pour poser les bases de ce système nerveux, et transformer la culture locale pour tendre vers ça.

Ca crée une ombre, une sorte d'agenda caché qui dévie l'intention et l'énergie du groupe, et génère des tensions.

C'est là où je me suis rendu compte que tout ça était très clair et évident pour moi, mais apparemment pas du tout pour les autres personnes de Solucracy. Décalage.

Missionnés, oui, mais par qui, pourquoi ?

Quand on nous missionne, il y a généralement quelqu'un qui décide et quelqu'un qui paye. Les collectivités restent encore majoritairement des systèmes hiérarchiques où 2-3 personnes vont prendre toutes les décisions.
Quand on est missionnés, on a fait une proposition cadrée, avec des étapes, des livrables, et des prix sur chacune de nos actions.
En gros, on est payés pour faire un job, perçu comme nécessaire par quelques agents du système en fonction de leur point de vue.

Elus et agents

Imaginez qu'on lance un appel sur une commune pour réunir toutes les personnes qui ont envie de se bouger pour améliorer la qualité de la vie. Ensuite, on en fait 2 équipes, et on leur dit "battez-vous pour avoir l'approbation de la population ! L'équipe qui gagne aura le droit de décider et l'autre aura le devoir implicite de tout contester tout le temps !" Ca s'appelle les élections municipales.
On délègue nos responsabilités aux élus (et donc notre pouvoir), on les met sur un piédestal et quand ça se passe mal, on leur crache dessus.
Une bonne partie de leur énergie va donc devoir être dépensée à se défendre et ne pas laisser transparaître leurs vulnérabilités pour ne pas être embêtés dans leurs décisions. Difficile de dire des trucs comme : "excusez-moi, vous pouvez nous aider pour ce truc là, on y arrive pas...?"
Ils essayent de la jouer plutôt en mode : "Ok, on a été élus sur ce programme, donc si on fait ça, on devrait pas trop nous tomber dessus"

Avant, les collectivités se géraient de manière plutôt linéaire, comme un gros paquebot dont on ajuste le cap petit à petit et dont les virages sont prévus à l'avance.
Maintenant, c'est crise sur crise. Plus du tout le même mode de fonctionnement, qui nécessite un ajustement continu. Difficile de déployer un programme sur 6 ans, et tous les processus complexes qui ont bien marché pendant tant d'années sont requestionnés. Ca fait un sacré paquet de complexité pour une poignée de personnes.

Et les agents sont sur le terrain, et doivent implémenter les décisions bizarres des élus, qui ne collent plus tellement à la réalité, en se prenant les critiques des habitants et usagers qui ont des demandes elles aussi souvent déconnectées du contexte climatique, économique, énergétique, social, etc... sans possibilité d'agir autrement que de manière anecdotique.

Les différentes couches, et les différents domaines d'activités sont complètement déconnectés les uns des autres, ce qui engendre de la souffrance et des burn-outs à tire larigot.

Et moi dans tout ça ?

Et donc j'arrive là dedans, avec un mandat de "faudrait nettoyer le carrelage", alors que toute la plomberie est défaillante, que la maison se remplit d'eau et que j'ai une caisse à outils spéciale plomberie dans la main.
Si on me paye pour nettoyer le carrelage, je veux bien le faire, mais je vais aussi fermer l'eau même si on m'a pas demandé, et réparer les robinets.

Le point le plus difficile avec lequel je me débat est le fait de ne pas prendre le pouvoir, de ne pas être en posture de sauveur, mais de ne pas non plus laisser se perpétuer un fonctionnement toxique et destructeur pour le système et son environnement.

Quelle est la posture juste ?

Au niveau individuel, on pourrait juste faire émerger la situation en disant :
-Si vous avez besoin d'aide pour sortir de cette situation ou la transformer, on peut vous soutenir.
Mais le système reste maintenu par toutes les autres personnes et la souffrance continue, potentiellement en mettant plus de pression sur ceux qui restent.

Au niveau de l'organisation de la collectivité, on peut aussi amener les sujets et les visibiliser en disant :
-Quand vous faites ça, vous blessez telle et telle personne, et vous dilapidez telle ressource. Est-ce que ça vous dit de réfléchir à des manières différentes de faire ? Ca nous donne des propositions et des objets à porter à travers les différents obstacles posés par le système pour ouvrir une porte de transformation et la maintenir ouverte.
-Si vous mettez la main de quelqu'un sur une plaque chauffante, moi je l'entendrais hurler et je viendrais personnellement vous mettre une claque. Ca permet de rétablir cet équilibre dynamique.
-Ca vous dit de créer des espaces sécurisés où les élus, agents et habitants peuvent discuter sans remettre la légitimité de qui que ce soit en danger ?

Et s'ils disent non ? On s'en va ?

Au niveau du système territorial humain, on peut concentrer l'énergie :
-Un diagnostic pour faire émerger la problématique la plus grosse, on fournit les outils pour que se crée un groupe d'intérêt qui monte en pression et bouscule les administrateurs jusqu'à ce qu'ils cèdent. Le community organizing est parfait pour ça

Mais comment on fait pour que se transforme cette situation, faire prendre conscience d'une possibilité différente, plus bénéfique pour tout le monde tout en prenant soin de toutes les parties prenantes qui sont toutes pleines de bonnes intentions mais qui font souffrir les autres par ignorance ?

A part en faisant circuler l'information et la souffrance au maximum, pour que tout le monde puisse en être conscient, que ça soit au niveau de leurs congénères ou du reste du vivant, je vois pas trop.
Mais pour faire ça, il faut que les élus acceptent de ne plus se sentir responsables de trouver toutes les solutions, et mettent leur vulnérabilité au milieu.

 Est-ce qu'il est juste de forcer les commanditaires, les gens qui nous payent, à modifier leurs comportements en se positionnant en sauveurs d'une population qui ne nous a rien demandé, ou du reste du vivant qui  ne sait juste pas demander ?

Est-ce qu'il suffit de poser la question ? 

Est-ce qu'on dit juste qu'on s'en fout et qu'ils nous rappellerons quand ils en auront marre de souffrir sans raison ?

Fin ?


PS : Je voulais mettre ce qui suit au début, mais c'est trop flou et déconnecté du reste...



Perception de l'environnement et adaptation

Un individu peut ajuster son comportement et ses actions grâce à l'information fournie par son système nerveux : sensations, douleurs. Ou par le décalage entre les conséquences imaginées de ses actions dans sa représentation du monde, et les conséquences réelles vécues : émotions.
Ces 2 mécanismes lui permettent de créer un équilibre dynamique avec son environnement (J'ai froid, je met un pull / J'ai chaud, j'enlève mon pull), et de s'adapter.

Une organisation au fonctionnement hiérarchique/vertical peut ajuster son comportement grâce aux ordres du chef, ou du comité de direction qui vont collecter les infos des rapports transmis par les subordonnés qui sont au contact de l'environnement, et prendre les décisions qui leur sembleront justes en fonction de leurs capacités cognitives et leur vision pour l'organisation (focus groups, études de marché, retours clients, groupe d'utilisateurs, état des ventes, etc...). Fonctionnement plutôt mécanique où chaque rouage est indépendant et insensible par rapport aux autres.


Une organisation au fonctionnement collégial/horizontal va ajuster son comportement en fonction des tensions exprimées par les membres (opérationnelles, stratégiques, etc..) dans les différents départements aux différents niveaux de gouvernance. Fonctionnement plutôt organique où chaque partie va négocier avec les autres pour trouver sa place.

Un système humain territorial ne possède pas véritablement de cohérence à ma connaissance. Chaque structure/entité/organisation va réagir différemment en fonction des aléas et du sens du vent

Comportements délétères et ajustements

Lorsque le comportement d'un individu devient délétère pour lui-même, il ressent de la douleur ou des émotions négatives, et peut choisir de continuer ou de s'arrêter.

Lorsque le comportement d'un individu devient délétère pour son groupe/organisation ou que le comportement d'un groupe devient délétère pour lui-même:
 - en mode hiérarchique, les membres du groupe qui ressentent de la douleur ou des émotions négatives vont faire remonter l'information au chef, qui peut choisir de se mobiliser pour faire évoluer la situation.
 - en mode collégial/horizontal, les membres du groupe qui ressentent de la douleur ou des émotions négatives vont exprimer leurs tensions dans l'espace approprié, et le groupe va se mobiliser au niveau pertinent pour faire évoluer la situation jusqu'à ce que les tensions disparaissent

Lorsque le comportement d'un individu ou d'un groupe/organisation devient délétère pour le territoire (totalité du vivant), si ce comportement est reconnu et signalé par un autre être humain légitime de la manière approprié en fonction des processus définis par les administrations, alors la loi s'activera, pour peu qu'elle prévoit ce cas précis.