samedi 29 janvier 2011

Les envahisseurs

Adopté par la France lorsqu’il était enfant
Il revient en Irak, retrouver ses parents.
Son nom ? Saïd Vincent.

Perdu dans le désert, à chercher un hameau
Se fracassant le dos assis sur un chameau
Il espère arriver avant que la nuit tombe
Car elle est fraîche la nuit, de ce côté du monde.
Mais le soleil se couche le laissant sans repère
Il est seul dans le noir sans sa mère ni son père
Et soudain dans le ciel s’allume une lumière
Comme si quelqu’un là haut, exauçait ses prières
Un faisceau lumineux qui n’éclaire que lui
Comme si ce dieu peinait à écarter la nuit
Un vrombissement assourdissant vrille ses tympans
Un gros appareil au-dessus de lui, descend.
Saïd saute du chameau, qui s’enfuit en courant
De derrière la lumière, sortent de drôles de gens
Avec un œil tout rouge, habillés bizarrement
Et ils se ruent sur lui, et le cernent en hurlant.
Derrière l’un d’eux l’attrape, sans même qu’il se débatte
Aux poignets des menottes et sur la tête un sac.

Et plusieurs jours se passent, sans qu’il sache où il est
Jusqu’à ce qu’il se réveille, à Guantanamo Bay
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