jeudi 13 janvier 2011

Parlons politique 3

Alors, j'en étais où ?

Démontrer maladroitement que la situation politique et la manière dont fonctionne le système sont loin d'être parfaits ? Check.
Donner d'autres points de vue et idées qui peuvent permettre d'arranger les choses ? Check

Y a plus que le reste.

Bon, y a plein de manières d'arriver à une dépression, plein de chemins et tout ça. Mais la plupart du temps ce qui marche bien, c'est de se laisser envahir petit à petit avec plein de petits trucs qui vont pas. On commence par les poser dans un coin en se disant, c'est bon je m'en occuperais plus tard, c'est pas pressé et au bout d'un moment, on se retrouve tellement submergés que dès qu'on tourne la tête, on tombe sur un truc qui va pas.
Alors on se laisse aller, d'un seul coup le tas de choses à faire paraît trop énorme, on se dit que ça fait trop, qu'on y arrivera jamais. Ca s'effondre sur nous, ça nous paralyse, on sait même pas par où commencer et...on sombre dans la dépression.
C'est généralement à ce moment-là, bien au fond, que l'énergie s'accumule peu à peu, la moutarde monte...monte...jusqu'à ce que ça explose.
On s'énerve, on pousse un gros « vatferenkuler !!! » bien sonore et on envoie tout péter...et hop...nettoyage par le vide.

Permettez moi maintenant d'avancer la théorie selon laquelle une société agit de la même manière. On laisse pourrir...on se dit « pour l'instant, ça marche » et « jusqu'ici tout va bien » et un jour y en a ras le bol. Généralement ça commence à lâcher au niveau des zones les plus fragiles, là où les nerfs sont le plus près de la surface.
Une petite étincelle et on se retrouve avec une émeute. Ca commence comme ça, un petit pétage de plomb...on se dit que ça arrive et que ça va passer...et pis là...ça pète à un autre endroit...ça inquiète un peu...jusqu'au jour où la pression est trop forte, on peut plus faire semblant de rien...tout explose, la vérité éclate au grand jour et on peux plus se voiler la face...tout est détruit, y a plus qu'à reconstruire.

Disons donc que ça va péter un jour. Prenons cette idée. Posons la ici. Parlons d'autre chose.

Connaissez-vous la théorie des Mèmes ? En gros, c'est la théorie de l'évolution appliquée aux idées. Comme quoi les idées se reproduisent et se propagent comme des être vivants. Les bonnes idées vivent et prospèrent tandis que les mauvaises se flétrissent et meurent.
En gros, nous serions tous des pôles de transmission d'idées. On en parle autour de nous, on les partagent, on les fait vivre, et tout, et tout.
Donc, je vous le demande, vous préférez transmettre quoi comme idées ? Quelles sont celles que vous voulez voir survivre ?

Quand je discute avec quelqu'un qui se plaint de la situation politique, j'en ressors avec rien d'autre qu'un sentiment profond de blasage et une bonne chape de découragement sur les épaules.

Quand je discute avec quelqu'un qui m'explique comment il a résolu son problème, j'en ressors avec une bonne idée. Bonne idée que je vais m'empresser d'aller partager avec mes amis et autres interlocuteurs. Peut-être même que je la mettrais sur Facebook, ah ah, ça servira bien à quelqu'un. Peut-être que quelqu'un d'autre la partagera.

Ce que je voudrais maintenant, quand on parle politique ou de tout autre problème de société, c'est qu'on s'asseye ensemble, qu'on fasse comme si c'était notre problème à nous, qu'on se commande une bière et qu'on réfléchisse à comment on va le régler. Comme ça, quand j'en ressors, j'ai des idées à partager. Peut-être qu'elles ne seront pas bonnes, peut-être qu'elles ne survivront pas mais ça ne coûte rien de les faire naître.

Et ce qui est bien, c'est que si on se les partage tous comme ça, qu'on les garde en tête, qu'on les promène avec nous, elles vont vivre, elles vont grandir, se propager.

Et un jour, si tout se pète la gueule, qu'on se retrouve avec une magnifique opportunité de recommencer à zéro parce qu'on a tout envoyé balader, on aura plus qu'à puiser dans cette réserve d'idées, toutes les survivantes, qui ont fait leurs preuves, qui se sont affinées, qui ont résisté à l'argumentation et tout.

Et dans le pire des cas, si tout ne se pète pas la gueule, peut-être que de temps en temps, une de ces idées va arriver aux oreilles de quelqu'un qui a les moyens ( ou le courage, finalement, parce que c'est généralement ce qui manque, moi le premier ) de les mettre en place.

Et on la regardera, cette idée qui prend forme, la larme à l'oeil, en se disant « quand je pense que je l'ai vue naître, comme elle a bien grandi.»

Je préfère transmettre ça plutôt que du découragement et de la haine.

Faut pas être pressé, faut être prêt.
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1 commentaire:

  1. c'est malin ...t'as vu ce qui arrive au pauvre Ben Ali, avec tes trucs ?

    ton père

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